Quand coaching et chamanisme deviennent un alliage énergétique et régénératif
« P. est sorti de sa séance de coaching serein. Après m’avoir exprimé qu’il était épuisé, vidé et sans énergie, je lui ai proposé de lui offrir un soin traditionnel provenant de la roue de la médecine andine, puisant ses origines auprès des Incas d’Amérique latine. Allongé confortablement sur un tapis, couverture douce étendue des pieds à la tête, P. écoute la musique de ma playlist « détente » et part dans un doux rêve éveillé.
C’est la 3e fois que je le vois en séance. Le climat de confiance installé entre nous me semble propice pour lui faire cette proposition plus « décalée ». Cette technique ancestrale permet de se connecter à l’énergie de l’autre en étant à l’écoute de ses chakras. Et même de pouvoir nettoyer ses énergies négatives puis d’insuffler de nouvelles énergies, plus lumineuses et positives. Dingue non ? Voire complètement barré me direz-vous.
Et pourtant. Se connecter à nos énergies date de la nuit des temps. En sont pour preuve encore aujourd’hui les multiples expressions qui parlent de nos « énergies » : « déborder d’énergie », « manquer d’énergie », « canaliser son énergie », « recharger ses batteries/son énergie », « être une boule d’énergie », ou encore « rayonner d’énergie »… Ce fameux rayonnement qu’on pourrait rapprocher de ce qu’on appelle communément notre « aura », est, autrement dit, notre « corps énergétique ». Une représentation symbolique et sacrée pourrait en être l’image des saints ou saintes peintes au cours des siècles passés, auréolé.e.s de l’énergie rayonnant à l’extérieur de leurs corps et tout autour.
Après une demi-heure de soins, P. se réveille d’un demi-sommeil. Il sent son corps très chaud. Sa tête s’est « mise sur off » me dit-il, et il se dégage de son visage un sourire satisfait et lumineux que je ne lui connaissais pas encore.
Se connecter pour mieux s’énergiser, se régénérer, voilà qui peut s’avérer très utile en coaching. Dans son ouvrage « Inspirons », Danielle De Wilde ne manque pas de nous le rappeler. Des rituels quasi « chamaniques » oubliés dans nos pratiques occidentales contemporaines mais pourtant si bénéfiques, peuvent aujourd’hui faire partie de nos attributs de coachs. Si nous les mettons en pratique avec sens, au bénéfice de l’autre et du monde qui nous entoure, ils deviennent de véritables actions de transformation, de réels passages transitionnels.
Offrir un rituel, tel qu’un soin énergétique pour se reconnecter à soi, une balade en forêt pour se reconnecter à la nature et à son élan vital, un feu pour y brûler symboliquement d’anciens fragments de vie dont on souhaite se départir (une lettre, un papier, un souvenir, …) peut aider à avancer dans le cheminement du coaching pour atteindre l’objectif.
Ces initiations, ces traditions, ces rites m’ont été enseignés lors du trajet Voyager organisé par le BAO-Elan vital en 2024. Pendant 4 modules de 3 jours en résidentiel, nous avons découvert au sein de notre groupe de 18 personnes que ces pratiques ancestrales pouvaient nous aider à faire bouger les lignes. Venant tou.te.s d’horizons très différents (professeurs, médecins, cadres de l’Union Européenne, informaticien, managers d’ONG…) nous avons enlevé nos habituelles lunettes pour voir les choses autrement. Ces enseignements nous ont offert, à nous, à notre entourage, à nos futurs coachés, une autre lecture du monde, provenant de la sagesse des montagnes andines.
Si la cordillère des Andes culmine à près de 6.800 m au Pérou, le Mont Panisel de Mons à côté duquel je vis s’élève seulement à… 107 mètres ! Pourtant, lorsque j’invite mes coachés à gravir le Mont lors d’une séance de walking-coaching, nos échanges nous permettent de prendre une certaine hauteur. En utilisant les positions perceptuelles des 4 animaux totems de la roue de la médecine andine, le Serpent, le Jaguar, le Colibri et l’Aigle, nous empruntons des sentiers inconnus et abordons les problématiques bien différemment au détour des chemins.
Ces 4 positions perceptuelles nous invitent à nous mettre dans la peau de chacun de ces « archétypes » pour appréhender les choses selon leur vision du monde, permettant à nos coachés d’aborder leur problématique en changeant leur angle de vue :
- La position perceptuelle du Serpent permet de voir le factuel, le physique. Qu’est-ce que tu entends ? Qu’est-ce que tu vois ? Qu’est-ce que tu constates ? De quelle peau (mue) pourrais-tu te défaire ?
- La position perceptuelle du Jaguar nous invite à comprendre l’impact émotionnel, mais aussi ce qui se passe au niveau mental, et nos perceptions symboliques. Comment te sens-tu dans cette situation ? Quels besoins sont encore inassouvis ? Le jaguar, symbole du Guerrier de Lumière nous invite aussi à voir au-delà des apparences et des pièges de nos ruminations. Dans quel drame es-tu en train de t’enfermer ? Quels seraient les autres scénarios possibles ?
- La position perceptuelle du Colibri permet le voyage de l’âme, le récit, le mythique. Qui as-tu été, et qui es-tu prêt maintenant à devenir dans cette situation ? De quelle histoire choisis-tu d’être le héros / l’héroïne ?
- Enfin, la position perceptuelle de l’aigle invite à regarder nos expériences avec détachement, hauteur et distance. Il fait appel au spirituel, à l’esprit. Quel est le sens profond de cette aventure ? Qu’est-ce qui est mort et qui est en train de renaître ?
Lors d’une autre séance avec P., nous avons abordé son objectif à la lecture de ces 4 archétypes. Cette séance ne se faisait pas en marchant (adaptation météo oblige !) mais confortablement installés dans mon canapé, un thé chaud entre les mains.
Pour une meilleure compréhension de l’approche, chaque archétype était représenté par un objet symbolique : le serpent par une mue de serpent (ramassée au détour d’une rando), le jaguar par la lumière d’une bougie, le colibri par des graines de plante du jardin, symboles des histoires et mythes qui peuvent « germer » ; l’aigle enfin, était représenté par des plumes pour évoquer la hauteur et la prise de distance. La vision de P., transformée par ces objets et ces perceptions symboliques, a permis de mettre le doigt sur « l’objectif de l’objectif ».
Aujourd’hui l’accompagnement de P. est terminé. Il m’a dit avoir retenu de nos discussions ce qu’il a appelé la « philosophie symbolique ».
L’apport de cette grille de lecture dans mon approche du coaching m’a profondément nourrie, autant qu’elle nourrit, je crois, mes coachés. Le rapport au monde symbolique existe de manière trop parcimonieuse dans notre vie contemporaine aujourd’hui.
Nous avons pourtant encore besoin de nous identifier à des symboles, d’avancer grâce à des rituels. Comme le dit Casper ter Kuile dans son ouvrage « Le pouvoir des rituels » : « Dans notre société connectée, nous sommes de plus en plus nombreux à nous sentir seuls et à ne pas réussir à créer le lien que nous souhaitons. Les structures spirituelles traditionnelles et les anciens rituels qui aidaient à trouver du sens ne correspondent plus à la vie que nous menons ».
Offrons-nous donc le luxe de (re)découvrir ces rituels ancestraux et de créer nos propres rituels, en revenant à la nature, au vivant, en considérant les énergies comme partie essentielle de notre élan vital. Pour nous, pour les autres, pour le monde qui nous entoure !
Offrez-vous le luxe d’embarquer dans ce trajet Voyager ! La transformation en vaut la peine. L’alliage du coaching et du chamanisme prendront alors tout leur sens : énergétique et régénératif. »
Marie Lacuisse
Trajet Voyager – « Le coaching symbolique et énergétique : un voyage intérieur »